Préserver et défendre la biodiversité
Audrey Michel, directrice de l’ARBE Sud, l’agence régionale de la biodiversité et de l’environnement Sud, présente les dispositifs proposés par l’agence pour monter en compétence sur la préservation de la biodiversité. Dans ce témoignage, elle partage également une réflexion sur le rôle clé que doit prendre la culture dans la protection et la défense de la biodiversité.
Pouvez-vous nous rappeler quelles sont les missions de l'ARBE Sud ?
L'agence régionale de la biodiversité et de l'environnement (ARBE Sud) est un établissement public qui a pour mission de mobiliser les différents acteurs que sont les collectivités et les entreprises, dans la préservation de la biodiversité et plus largement de l’environnement.
A travers son plan climat « Gardons une Cop d'avance », la Région Sud a imaginé et mis en œuvre une politique ambitieuse et a souhaité se donner des moyens supplémentaires d’actions grâce à une agence dédiée qui lui permet de mettre en place des actions en partenariat avec 19 partenaires membres (OFB, DREAL, Agence de l’eau, Départements 84 et 04, Métropoles de Nice et de Toulon, le Grand Avignon, les parcs naturels régionaux, des conservatoires, des associations et représentants du monde économique).
L'ARBE a 3 grandes missions :
- améliorer la connaissance sur ces sujets et fournir des indicateurs, des chiffres clés assez précis de l'évolution de la nature, de la ressource en eau dans notre région afin d’alimenter les stratégies des structures et de les orienter vers des actions qu'elles peuvent mener concrètement sur le terrain.
- accompagner et conseiller individuellement et collectivement les acteurs du territoire régional.
- sensibiliser et former les acteurs à travers des événements, des ateliers, des webinaires sur des sujets précis.
Dans ce cadre, l’ARBE porte notamment des dispositifs d'accompagnement et de valorisation comme la charte régionale « Zéro déchet plastique » ou la reconnaissance « Engagé pour la nature », qui concernent les territoires, les entreprises et qui peuvent également intéresser les associations culturelles.
Pouvez-vous nous présenter la charte « Zéro déchet plastique » ?
Nous animons cette charte pour la Région Sud. Elle s'adresse aux collectivités, aux entreprises, aux établissements scolaires et aux associations. L'idée est d’engager des porteurs de projets dans la réduction de l'utilisation des plastiques, la prévention à l’usage du plastique et le recyclage.
Quand une structure signe la charte, elle s’engage à mettre en œuvre des actions très concrètes que nous définissons avec elle à la hauteur de ses moyens et que nous suivons avec elle. La structure entre aussi dans une communauté de travail où les expériences sont partagées.
Aujourd'hui nous avons 350 signataires de la Charte dont des collectivités, des entreprises et une centaine de structures associatives. Pour le secteur de l’événementiel, nous avons mené cette action en partenariat avec Cofees et un certain nombre de structures associatives du milieu culturel ont signé la charte.
Combien de temps cet engagement prend-il aux structures ?
La notion de temps dépend beaucoup de la taille de la structure. Ce qui demande du temps, c'est de comprendre son fonctionnement et de faire le choix des actions à réaliser. Prendre le temps est un investissement important pour donner du sens à son activité. Il ne faut pas vouloir tout faire d'un coup mais prendre les choses les unes après les autres.
Et les retours des signataires sont extrêmement positifs en termes de retombées économiques et de bien-être au travail.
D’autre part, plus ça va aller, plus les aides vont être conditionnées et plus les structures vont être contraintes. Il est donc préférable d’anticiper plutôt que de travailler dans l'urgence, de louper des étapes ou bien de faire des choses pas forcément adaptées.
Comment doit faire un acteur culturel pour s’engager dans ce dispositif ?
Si des structures sont intéressées, il leur suffit de contacter Claire Poulain qui est responsable de l'animation de la Charte.
Vous avez également parlé du programme « Engagé pour la nature », qui pourrait également intéresser les acteurs culturels. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Ce programme est proposé par l'OFB, l’Office français de la biodiversité au niveau national. Son objectif est d'emmener un maximum de personnes à mettre en place des actions directes pour préserver la biodiversité.
Nous allons avoir une réflexion très ciblée sur la préservation de la biodiversité : mettre en place des systèmes de prévention pour limiter les nuisances sur le milieu, gestion des déchets pour éviter qu’ils partent dans la nature, des actions de sensibilisation à la faune et à la flore. Il peut y avoir une réflexion sur le rôle des acteurs culturels sur cela.
Quelle est, pour vous, la place des acteurs culturels dans cette lutte pour la préservation de la biodiversité ?
Le monde de la culture a vraiment un rôle à jouer dans la sensibilisation des publics à la transition écologique et la préservation de la biodiversité.
Nous observons une vraie problématique dans la prise de conscience que l’être humain fait partie intégrante du monde du vivant, que tout est interconnecté : animaux, faune, flore, vie du sol, cycle de l'eau. Scientifiquement, on sait l'expliquer et on l’apprend à l’école. Seulement l’appropriation passe davantage par la sensibilité. Et le monde de la culture a un rôle essentiel à jouer sur ce volet-là.
A l’agence, nous n’avons pas encore assez travaillé sur ce point. Il y a 3 ans, nous avons créé une mission sur la mobilisation des citoyens avec un axe éducatif. Et aujourd'hui nous avons un panorama des acteurs de l'éducation, de la sensibilisation à l'environnement disponible sur le site. Nous pourrions y ajouter des acteurs culturels, car beaucoup de collectivités nous sollicitent pour proposer d’autres outils de sensibilisation à proposer à leurs publics.