Mesurer pour décarboner / Part 3

Méthodologie

Alexis Labat, Isabelle Monnier et Pauline Chapeland sont respectivement Directeur, cheffe comptable et chargée de communication et des relations publiques à l’ONAP, Orchestre national Avignon-Provence.

 

Vous avez suivi le parcours Impact Carbone, quelles étaient vos attentes ?

La première intention était de mieux connaître ce dont nous allions parler et par là même, bien connaître notre activité en termes d'impact carbone. Nous souhaitions réaliser un bilan carbone pour nous situer par rapport à d’autres structures et voir comment nous pouvions réagir, adapter et changer nos habitudes à certains endroits, mais nous ne comprenions pas trop ce que cela engloberait, comment nous allions le calculer, ce que cela engagerait.

 

Que retenez-vous de cet accompagnement ?  

L'accompagnement nous a apporté d’autres choses que des connaissances chiffrées, il était efficace sur la partie sensibilisation et nous a permis de vérifier ce qui était pris en compte dans une démarche d’identification de l’impact. Il était intéressant de comprendre pourquoi certaines données ont été retenues et pas d'autres. Nous avons parfois été surpris par l’absence de certains indicateurs dans le bilan, comme l’amortissement ou les démarches de valorisation en quantité… Nous avons constaté que pour certains aspects, nous n’allions peut-être pas assez loin et que sur d’autres, nous avons peu de moyen d’action et de valorisation.

 

Qu’avez-vous pensé des temps collectifs qui rythmaient le parcours d’accompagnement ?

C’est intéressant de découvrir les activités et l'ensemble des sujets liés à nos émissions, dans un écosystème. C'est exaltant aussi de pouvoir réfléchir à plusieurs et d'échanger sur nos pratiques qui sont finalement assez proches. Nous aimerions d’ailleurs pouvoir continuer d’échanger sur nos pratiques à l’avenir.

 

Avez-vous déjà mis en place des actions à la suite de cet accompagnement ?

Cet accompagnement a permis d’objectiver nos intuitions grâce à des résultats probants sur lesquels nous avons pu commencer à travailler.

L’écologie a été posée en axe de développement des activités de l’orchestre. L’idée est d'aller sur le territoire régional plutôt que de rester à Avignon, pour être au plus près des habitants.
C'est plus pertinent pour les orchestres nationaux en régions de se déplacer au plus près des publics, les missions sont claires sur la diffusion territoriale. Nous sommes dans le "mieux produire, mieux diffuser" depuis très longtemps.

Pauline, Référente écologie au sein de l’Orchestre, travaille avec Mobil’Ethic, une entreprise avignonnaise, pour réfléchir à nos pratiques en termes de transport, sur la conduite écologique, la réparation de vélos. Nous travaillons aussi sur l’accessibilité au bus mis à disposition des musiciens, pour qu’ils se rendent sur les lieux de concert et nous allons organiser une fresque des transports en interne.

Sur la mobilité de nos publics, nous misons essentiellement sur la pédagogie. Nous les informons des différentes manières de venir à l’Opéra sur nos pages concerts. Nous avons mis une page développement durable sur notre site internet et dans la plaquette de saison.

 

Cela vous a-t-il permis d’ouvrir les discussions avec vos partenaires ?

Tout à fait. Nous sommes en discussion avec le Grand Avignon, pour implanter des bornes de recharge pour véhicules électriques et augmenter le nombre d’abris à vélo sur le parking de la Maison de l’Orchestre. La discussion porte également sur l’aménagement de nos locaux et des espaces communs.

Aussi, le dialogue est engagé avec l'opéra sur la problématique de l'énergie, des relations publiques et de la communication.

 

Comment a réagi votre conseil d'administration ?

Pour la première fois, nous avons présenté le projet de transition écologique de l’orchestre au conseil d’administration qui a réagi de façon très positive. Nous avons travaillé sur un document pour expliquer pourquoi nous avions commencé et là où nous essayons d’aller. La plupart des élus étaient très intéressés et d’autres complètement mobilisés sur ces enjeux. Certains nous ont même proposé d’essayer de mettre en place un système de navette entre le Luberon et Avignon. Tous et toutes valident le fait que nous soyons « moteur » sur ce sujet.

 

Du côté des équipes en interne, les lignes ont-elles bougé ?

Nous communiquons le plus possible pour que tout le monde soit au courant des avancées. Nous avons diffusé le document réalisé pour le conseil d'administration et nous communiquons régulièrement dans notre newsletter interne.
Dans l'orchestre, de nombreux salariés viennent à vélo. Nous travaillons aussi à ce que davantage de musiciens prennent le bus pour se rendre sur les lieux de concert. La prochaine étape sera le compost.

Notre objectif est de former au mieux les équipes artistique, administrative et technique aux enjeux climatiques. Nous leur proposons diverses formations et ateliers : fresque de la culture, sensibilisation à l’écologie, devenir éco-ambassadeurs … qui devrait se déployer lors de l’été 2024.

 

Qu’est-ce que la mise en place de cet outil de suivi change dans votre gestion au quotidien ?

L’outil est plutôt complexe à prendre en main. Il demande un retraitement des données comptables, c'est une nouvelle façon d'enregistrer les données pour les retrouver plus facilement.

Quand nous aurons fini les comptes cette année, nous ferons une mise à jour avec les données de notre nouvelle programmation. Nous n’aurons plus une lecture unique d'un chiffre, mais une mise en perspective avec notre activité.

Voir aussi
Le Référentiel Écolo